Publié dans Editorial

Et la poutre… !

Publié le mardi, 01 octobre 2019

La nomination de la première vague des gouverneurs prise en Conseil des ministres il y a une semaine jour pour jour, crée des vagues. Le décret n°2019-1867 du 25 septembre 2019 relatif au gouverneur fait polémique. Il suscite beaucoup de questionnements tenant à sa « conformité à la Constitution et sa légalité » reconnait le Dr Sahondraharimalala, directeur des études juridiques (DEJ) auprès de la Présidence. Docteur en droit et Docteur en médecine, Sahondraharimalala Marie Michèle, une experte en la matière admet la légitimité des « soucis » sous la forme des questionnements mais des nuances et pas des moindres s’imposent.

 

Le camp de l’opposition ou supposé de l’être par la voix du Maitre Hanitra Razafimanantsoa, députée TIM élue du 1er Arrondissement (Antananarivo) évoque la non-conformité de ce décret de la controverse et cela pour deux raisons. D’abord, le terme « gouverneur » dont la fonction repose sur la direction d’une Région ne figure nulle part ailleurs dans la Constitution. C’est en partie vrai. Dans le chapitre concernant les « Régions » de la Constitution de l’IVème République, les articles 153 à 156, on ne cite que des « chefs de Région ». Le second volet de l’argumentaire soutenu à cor et à cri par Maitre Hanitra et ses acolytes réside sur l’article 154, le point focal du fer de lance, qui stipule, entre autres, « le chef de Région élu au suffrage universel ». Là encore, c’est exact. Bref, selon les détracteurs du régime, la nomination des 11 gouverneurs est à la fois « anticonstitutionnelle » et « illégale ».

Le camp d’en face représenté collégialement par Dr Sahondraharimalala (DEJ) auprès de la Présidence et Lalatiana Rakotondrazafy Andriantongarivo ministre et porte-parole du Gouvernement, elle aussi, juriste de formation, ne tarde pas de réagir. Il défend, bec et ongles, la démarche de l’Exécutif. D’après le DEJ de la Présidence, le gouverneur a un statut « sui generis », c’est-à-dire de « son propre genre » qui le singularise. Donc, il a une situation juridique différente. En plus, selon le porte-parole du Gouvernement et ministre de la Communication, l’usage du mot « gouverneur » n’altère, en rien, du sens et du rôle dévolu au chef de Région. C’est une question d’appellation qui change selon les nouvelles directives du pouvoir central et la nouvelle vision sur les responsabilités du chef de Région.

Et la bataille fait rage en duel sur un champ de combat dont le cadre porte le nom de « droit constitutionnel ». Le Sénat ne veut pas non plus être en reste, il brandit la menace de saisir la HCC.

Mais au-delà de toutes ces considérations juridiques, il existe un bémol, un cheveu dans la soupe. Un autre pan du débat mérite d’être soulevé à savoir le côté hypocrite et malhonnête de la chose. Quand Maitre Hanitra Razafimanantsoa, le conseiller juridique de Ravalomanana, martèle que la nomination des Gouverneurs par Rajoelina est contraire à l’esprit de la Constitution, elle semble oublier que le régime TIM a été le premier à bafouer le texte fondamental quand il procéda aux nominations par décret des chefs de Région.

En fait, les têtes pensantes du TIM voient bien le brin de foin sur l’œil de leur adversaire et font semblant d’ignorer la poutre sur le leur.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteurs clés
    Après avoir esquissé des lignes retraçant quelques points essentiels des « Domaines prioritaires » de la vie nationale auxquels les dirigeants de la Refondation de la République ont donné deux mois aux nouveaux membres du Gouvernement pour faire leurs preuves, nous en venons aux « secteurs clés » portant le même degré d’importance en termes d’urgence et dans la même durée impartie. Nous entendons par secteurs clés, spécialement à travers cette colonne, quatre points inévitables : l’agriculture, le tourisme, l’industrie et les services publics (transports et infrastructure routière). L’agriculture vient, en toute logique, en premier plan, des secteurs clés. Madagasikara, étant reconnu pour un pays à vocation agricole, plus de 75% de la population vivent et évoluent dans le monde rural. Ainsi, la croissance des produits agricoles dont le riz, principale nourriture des malagasy, trône en première ligne. Les autres produits tels le manioc, le maïs, les cultures maraîchères et…

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